En préambule de l’ouverture de la séance, monsieur le maire, le docteur Robert Crauste, a demandé à l’assemblée d’observer une minute de silence en hommage à Léopold Rosso, ancien 1er adjoint de la commune et ancien président de la communauté de communes pour son engagement et son implication dans le territoire. Il a rappelé la décision du conseil municipal, votée à l’unanimité lors du précédent conseil, de nommer une allée en son honneur, de son vivant.
À l’occasion du compte-rendu de ses décisions prises en vertu de ses délégations, monsieur le maire a annoncé que deux jeunes doctoresses vont s’installer de manière imminente au Grau-du-Roi.
Ce conseil était principalement dédié au rapport d’orientation budgétaire. Celui-ci a pour vocation de permettre aux élus d’avoir une vision la plus sincère des équilibres et des tendances budgétaires.
La municipalité a commandé un audit financier auprès du cabinet Klopfer sur la période 2014-2025, téléchargeable dans son intégralité ici, concluant sur le fait « qu’avec une capacité de désendettement à la moyenne de l’échantillon et un des meilleurs taux d’épargne brute, Le Grau du Roi affiche à fin 2024 une situation financière très correcte. »
En introduction de la présentation d’une synthèse de l’audit à travers le prisme de cinq indicateurs financiers, monsieur le maire a déclaré : « Je considère qu’il est important de détenir pour la prochaine mandature une vision objective de la situation financière. En 2014, j’avais fait appel au cabinet Klopfer pour obtenir une vision objective de la situation. Celle-ci était alors sans appel : surendettement, capacité d’autofinancement et marges de manœuvre très faibles, avec un risque réel de mise sous tutelle et de défaut de paiement. Avec le nouvel audit remis par le même cabinet, un expert national reconnu, une vision objective de la trajectoire suivie depuis 12 ans et de la situation actuelle est présentée ; et c’est sans ambiguïté que nous notons que la commune a parfaitement maîtrisé ses dépenses, rétabli un très haut niveau d’épargne et a desserré l’étau de la dette.«
L’expert financier explique :
- L’effort fiscal, qui en 2025 est inférieur de 8% à la moyenne des 33 communes touristiques françaises comparables ;
- L’évolution des dépenses de fonctionnement de 2014 à 2024, qui ont évolué autour de 1% par an en moyenne aussi bien pour le Grau du Roi que pour l’échantillon de comparaison, mais les résultats sont fortement tributaires du rythme des transferts de compétence à l’intercommunalité ;
- l’évolution du taux d’épargne brute de 2014 à 2024, qui est en amélioration sensible sur la période avec une multiplication par près de deux et qui dépasse depuis 2019 la moyenne des communes comparables ;
- l’évolution de l’encours de la dette de 2014 à 2024. Partant d’une dette historiquement élevée, le Grau du Roi est parvenu à la diviser par deux, au voisinage d’une moyenne qui reste elle-même stable sur la période ;
- en synthèse le cabinet conclut qu’avec une capacité de désendettement à la moyenne de l’échantillon et un des meilleurs taux d’épargne brute, Le Grau du Roi affiche à fin 2024 une situation financière très correcte.
C’est cette situation qui a justifié en 2025 le vote d’une baisse d’impôt de plus d’un million d’euros, ceci à l’inverse des tendances nationales.
Après cette présentation, Claude Bernard, 1er adjoint délégué aux finances, a présenté l’état de la situation financière et les principales orientations et investissements que l’équipe municipale projette pour 2026, à retrouver intégralement dans le document ci-dessous.
En synthèse de cette présentation, il a explicité la capacité d’investissement pour 2026 :
« Pour 2026, les recettes totales de fonctionnement seraient de 33 310 000€. Les dépenses totales de fonctionnement seraient de 25 540 000€. Au total, l’épargne brute doit être de 7 770 000€. À cette somme, il faut enlever le remboursement du capital de la dette (3 240 000€), pour obtenir une épargne nette de 4 530 000€.
Pour les investissements, il faut rajouter à ces 4 530 000€, le remboursement de la TVA de 1 590 000€, la taxe d’aménagement de 80 000€ et les amendes de police de 170 000€. La capacité d’investissement dégagée sur le budget 2026 s’élève donc à 6 370 000€.
À celle-ci, il faut ajouter 5 540 000€ d’excédents reportés du budget 2025, plus une réserve de 230 000€. La Ville sera donc en capacité de financer 12 140 000 € d’investissements sur le budget principal en crédits de reports et en crédits nouveaux. Ce résultat est atteint avec les orientations suivantes : stabilité des taux de fiscalité municipale en 2026, ni aucun emprunt sur le budget principal, et poursuite du désendettement naturel par remboursement programmé des emprunts. »
Monsieur le maire a précisé, en réponse à une question sur le sujet, que « le projet de parking silo à l’entrée de ville sera effectivement relancé en 2026 et qu’une somme de cette capacité d’autofinancement sera affectée à l’équilibre du budget annexe consacré aux parkings, sur deux années de 2 000 000 € afin de le financer. C’est un dossier qui a été porté durant ce mandat, et qui a été mis en pause suite à la période inflationniste d’il y a deux ans. Aujourd’hui, la situation financière permet de dédier un montant au budget annexe spécifique des parkings pour réaliser, qui que ce soit dans le prochain mandat, un parking silo, […] le prix peut aller du simple au double, cela dépend de sa capacité, de sa qualité du bâtiment, son intégration paysagère, l’installation de panneaux photovoltaïques, etc. Il y a un écart type qu’il faut considérer, nous avons des éléments d’études assez avancés, là il y a la capacité de relancer le projet.
Monsieur le maire a conclu les débats :
« Le redressement financier de la commune est le fruit d’une gestion et d’une orientation politique. Nous ne sommes pas passés de la situation de 2014 à 2025 naturellement. Nous avons décidé de céder le patrimoine obsolescent et de lui donner une plus-value financière. Ont été créées des richesses nouvelles, pas seulement par le fruit de la vente, qui a permis d’investir à court terme sans augmenter la charge de la dette, qui a ensuite permis d’inverser la courbe de l’endettement. […] En conséquence, la dette a été diminuée de moitié. Le désendettement d’aujourd’hui, c’est l’imposition en moins de demain pour les Graulens.
Le niveau de service a augmenté : augmentation des moyens de sécurité pour protéger la population, augmentation du niveau de service pour nos scolaires avec l’aide aux écoles, du niveau de service pour les familles, pour les crèches, avec un projet petite enfance qui se développe. Niveau de service pour la mobilité, avec la mise en place d’une navette urbaine et par là, je veux saluer tous les agents de la collectivité qui contribuent à rendre le service à la population. Voici le niveau de service que nous produisons, mais qu’il faut augmenter, c’est mon objectif, car les besoins évoluent et les choses changent.
Beaucoup de projets ont été portés. Ils ont bénéficié d’accompagnements financiers et de subventions, dans une parfaite cohésion avec les partenaires, en phase avec les critères des différents dispositifs.
L’effort fiscal demandé en 2015 aux Graulens s’est imposé dans la situation où nous étions. Le prélèvement d’un million d’Euros de plus, leur a été rendu 10 ans plus tard. La commune présente aujourd’hui le taux de fiscalité sur le foncier bâti du bloc communal le plus faible des communes littorales d’Occitanie. Les atouts économiques de la collectivité (le stationnement, les produits des jeux, la taxe de séjour) sont accompagnés. Il ne s’agit pas seulement d’avoir des atouts sous la main. L’écosystème que nous développons pour soutenir la dynamique économique de la cité contribue à ces bonnes rentrées fiscales.
Les finances sont solides, elles donnent de bonnes capacités à agir. 13 millions d’Euros ont été investis sur l’exercice au bénéfice des Graulens. Le taux de réalisation est de 85%, ce qui est considérable. Il est prévu pour le budget 2026 un montant équivalent (12 140 000 €) d’investissements sur le budget principal ».
Une fois le débat d’orientation achevé, Mme Gros-Chareyre, conseillère municipale déléguée au patrimoine et à la culture a présenté le budget prévisionnel et le plan de financement de la 15e édition des Graulinades, qui se tiendra le 11 avril 2026.
À l’occasion de cette édition anniversaire, l’élue a présenté de nouvelles actions :
- La diversification de l’audience de l’événement par la création des « Toquinades », qui s’adressera aux jeunes publics où des chefs animeront des ateliers pour les scolaires. Pour la première, trois chefs locaux cuisineront pour 21 élèves d’une classe de CM1.
- Le 3e tome du livre de recettes des Graulinades sortira à cette occasion et offrira trente recettes réalisées par les familles Graulennes depuis les cinq dernières années.
- Enfin, une action de sensibilisation à la diète méditerranéenne sera déployée au cours de l’événement. Par le biais de la cuisine centrale et la diététicienne de la communauté de communes Terre de Camargue, un menu spécial « Graulinades » sera composé pour les scolaires et les portages de repas à domicile.
L’événement, d’un budget de 60 000€, propose dans son plan de financement de solliciter un subventionnement auprès de l’Union européenne, de la région Occitanie, pour environ 50 000€, soit près de 80%. Il est autofinancé par la commune à hauteur de 10 000€.
La délibération est votée à l’unanimité.
Enfin, le conseil s’est prononcé favorablement sur le renouvellement de l’adhésion à l’association M28 – Terres de Culture, proposition présentée par Robert Gourdel, conseiller municipal délégué à la culture, pour un montant de 5000€.
En 1985, l’Europe lance les Capitales européennes de la culture pour célébrer la diversité et rapprocher les peuples. Montpellier et ses partenaires (dont Le Grau-du-Roi) ont candidaté pour 2028, créant une dynamique collective malgré l’échec de la candidature. De cette aventure est née l’association M28 – Terres de Culture, qui prolonge l’élan en organisant des projets artistiques et participatifs.
Le Grau-du-Roi a ainsi accueilli en 2025 trois artistes en résidence (plasticienne, architecte, poète) pour un projet autour du SANA, malgré l’incendie du site le 30 août dernier. Grâce à cette initiative, plus de quinze ateliers ouverts à tous ont été organisés dans la ville, montrant sa vitalité culturelle. Pour 2026, M28 prévoit de nouvelles résidences dès le premier trimestre, l’organisation de deux temps forts culturels en mai et septembre et la poursuite de l’accueil d’artistes en résidence.
Monsieur le maire a conclu ce dernier conseil municipal de l’année en adressant ses félicitations à la classe de M. Nicolas, qui gère l’Aire marine éducative, lauréate d’un prix régional qui sera remis à l’occasion de la prochaine session du Parlement de la mer.
